Archive for the ‘Exhibitions’ Category

PANGEE

Sunday, April 15th, 2012

PANGEE
le jardin instrument
du 14 au 22 avril 2012

un parcours sonore de MU et Joachim Montessuis
sur une proposition éditoriale de Madeleine Leclair, musée du quai Branly

Pangée est une installation sonore consacrée à la collection des instruments du musée du quai Branly.
Dans le jardin du musée, un territoire sonore en mouvement retrace les esthétiques des musiques instrumentales de quatre continents : Afrique, Asie, Amériques, Océanie, sur la base des fonds d’enregistrements de la médiathèque du musée. Au cœur de l’installation, les musiques des continents se rencontrent et donnent lieu à une fusion tellurique orchestrée par Joachim Montessuis. 

Pendant la semaine « musée numérique », les visiteurs sont invités à explorer le jardin et la collection musicale du musée du quai Branly, munis d’un terminal et d’un casque audio équipé de capteurs. Les mouvements des spectateurs activent les sources sonores en fonction de leur localisation et de leur orientation.

une co-production MUREMUmusée du quai Branly

avec le soutien de Orange et la participation de Ubisense

Le système Pangée est composé d’une sacoche comprenant un petit ordinateur portable relié à un casque audio auquel a été ajouté un gros capteur permettant probablement de localiser le visiteur. Cet outil, encombrant, lourd et bien peu esthétique, donne l’impression d’un sympathique bricolage d’artiste mais le tout fonctionne bien.

En parcourant les allées du jardin, on entend des musiques du monde qui changent selon les endroits et s’enchaînent sans discontinuité. Ce n’est pas enthousiasmant mais on se plaît à imaginer de futures applications culturelles pour smartphone qui pourraient produire le même résultat avec un dispositif tenant dans le creux de la main. Pangée est une expérimentation, agréable par jour de beau temps, qui tente de faire dialoguer les musiques, dans un musée qui comme celui du Quai Branly ne cesse d’innover et cet aspect est largement positif.


 

*** VENDREDI 20 AVRIL – BEFORE “Les Maîtres du desordre” ***

Programmé pendant la semaine évènementielle Musée numérique et à l’occasion de l’exposition “Les Maîtres du désordre”, rejoignez le quai Branly pour expérimenter l’installation Pangée (15h00-19h00), visiter l’exposition (nocturne jusqu’à 23h00) et plonger dans un BEFORE évoquant les fêtes du désordre, un univers décalé et réinterprété par des performances d’artistes contemporains (à partir de 19h00) : concert de I Apologize (Jean-Luc Verna, Pascal Marius et Gauthier Tassart), cinéconcert de New Crium Délirium Erratum Coyote Circus, performances de Aki Onda & Gaël Segalen, de Julien Ottavi et du magicien Abdul Alafrez, mix audiovisuel de Vidéosampleur, installation multimédia Pupp’art de Mosquito et les interventions du Corps Collectif et de Nueva Generacion.
Une programmation du musée du quai Branly, en collaboration avec Joachim Montessuis, Jedrzej Zagorski et David Sanson.

Les Before du quai Branly sur FB :
www.facebook.com/pages/Les-Before-du-quai-Branly/158053934215354

L’exposition Les Maîtres du désordre
www.quaibranly.fr/fr/programmation/expositions/prochainement/les-maitres-du-desordre.html
4 mai – 1er juin

 

 

Place Charles de Gaulle à Cergy

Pour les ateliers nomades du musée du quai Branly, le Collectif MU revient sur Pangée. Cette installation sonore interactive réalisée avec Joachim Montessuis est consacrée à la collection des instruments du musée du quai Branly. Dans la place Charles III, un territoire sonore en mouvement retrace les esthétiques des musiques instrumentales de quatre continents : Afrique, Asie, Amériques, Océanie. Au cœur de l’installation, les musiques des continents se rencontrent et donnent lieu à une fusion tellurique activée par les mouvements des spectateurs.
Cergy-Préfecture, place Charles de Gaulle
04.05.2013 – 02.06.2013

 

2nd Thessaloniki Biennale of Contemporary Art-Performance Festival – GREECE

Sunday, May 24th, 2009

COSMOGON performance in Thessaloniki
2nd Biennale – performance festival 24-30 may.
Program in PDF
www.thessalonikibiennale.gr/performfest.php?lang=en&i…
Under the framework of the 2nd Thessaloniki Biennale of Contemporary Art, a performance Festival will take place in Thessaloniki (24-30 May). The festival will be entirely dedicated to performance art and will constitute a meeting point for Greek and international artists who are practicing this artistic expression. The main aim of the festival will be the presentation and endorsement as well as the examination, through an aesthetic approach, of this artistic discipline and practice. Other than live performances and happenings the festival will consist of various events such as screenings, master classes and a lecture which will touch upon the concept and the development of performance in order to provoke, stimulate and educate the wider public’s awareness. It is an international gathering for performance which constitutes a paradox, since performance is a “discipline indiscipline”, the most ‘undisciplined’ artistic practice. Under this notion the SMCA’s initiative to explicate performance as an area of innovative act, is charged with multiple demands and anticipations. The artists participating are coming from Greece, USA, Portugal, Denmark, Nigeria, Canada, Romania, Poland, Switzerland, Germany, China, Japan, France and Uruguay.
Curated by: Demosthenis Agrafiotis – Eirini Papakonstantinou

BARDO NOISE

Tuesday, May 5th, 2009

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Joachim Montessuis & Horia Cosmin Samoïla

google temporary crash translation :
Bardo is a Tibetan word that means “interval” between death and rebirth.
Interval of perception, interval between two worlds, potential bridge between the visible and invisible, Bardo_Noise is an interactive installation on 8 screens that develop an extreme attention to stimulating the observer with a saturated and sensitive environment. An increased / disturbed spectral captations (local and global electromagnetic spectrum) and digital snow invites us to explore our perception of reality by giving free rein to the human capacity to organize chaos and make sense out of the elusive.

Bardo est un mot tibétain qui signifie “intervalle”, entre la mort et la renaissance. Noise = bruit.
Intervalle de perception, intervalle entre deux mondes, pont potentiel entre le visible et l’invisible, Bardo_Noise est une installation interactive sur 8 écrans consistant à développer un contexte d’attention extrême en stimulant l’observateur avec un environnement saturé et sensible. Un système augmenté/perturbé de captations spectrales (spectre électromagnétique local et global) et de neige digitale nous invitent à faire une exploration de notre perception de la réalité en laissant libre cours a la faculté humaine à organiser le chaos et de donner du sens a l’insaisissable.

Bardo Noise est produite par MU (Paris)
en collaboration avec Cap Digital et la Région Ile-de-France dans le cadre de Futur en Seine
et avec le soutien d’ARCADI, du CNC-Dicréam, de la Maison des Metallos et de REMU.

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Ce « bruit » visuel et sonore incessant amène naturellement le visiteur à tenter de faire émerger des formes reconnaissables de ce terrain aléatoire. Les processus cognitifs de la perception, de l’appropriation, de la mémoire, de la représentation, de la reconnaissance et de la transformation sont ici stimulés de la manière la plus exponentielle : les variations/fluctuations subtiles et sensibles de cette neige cathodique et cette masse sonore saturée amènent à un contexte d’attention décuplé par l’attente d’évènements immanents. L’imaginaire de l’observateur en situation de vigilance, d’assimilation et de décodage est à l’oeuvre.
Cette expérience de Transcommunication place ici le visiteur dans une situation comportementale d’exigeance envers lui même, l’invitant à la fois à prendre conscience de ses processus perceptifs tout en le questionnant sur la nature imaginaire ou non de présences invisibles potentielles révélées grâce à la technologie.

DYN

Saturday, April 12th, 2008

12.04.2008 – PARIS
DYN installation @ EVRY – théâtre de l’Agora (Du 12 au 19 avril)

DYN – Installation sonore interactive
Le son devient ici une présence organique tangible, une force invisible à stimuler et perturber par le corps dans l’espace. Le passeur-auditeur devient l’acteur de sa propre expérience sonique, dans une corrélation immédiate entre le mouvement, le geste, la danse et les vibrations vivantes de cet espace amniotique.

BARDO CX3J

Thursday, June 28th, 2007

Installation
FIAC (TARN) 2007 – France
3500 Watts sound system / 1000kg salt / smoke / light




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Revoir la matrice sacrificielle
Joachim Montessuis et ses hôtes ont tenté et réussi de façon assez magistrale une aventure post-mortem. Tout a commencé par un acte sacrificiel, celui du coq de la maison qui devait sans trop tarder être écarté du poulailler pour prévenir les effets de la consanguinité. Si bien que le rituel s’est imposé de lui même. Le coq a donc été immolé sur un autel improvisé. Mais c’était pour mieux réapparaître dans l’installation que Joachim Montessuis lui a consacrée dans le grenier de l’ancienne ferme ou il était reçu. Au-delà d’un hommage, il s’agissait d’accompagner le mort dans l’expérience du trépas en prenant modèle sur le Bardo, le livre des morts issu de la culture tibétaine. Ainsi, après avoir gravi les marches d’un escalier de nois, le visiteur pénétrait dans un espace saturé de lumière, de son, et à l’atmosphère suffocante due aux tonnes de sel recouvrant le plancher. Associé à une seule source de lumière aveuglante, le chant du coq qui avait été enregistré au préalable de sa funeste disparition, hantait les lieux à la manière d’une complainte d’outre-monde. Le tout était orchestré de manière à provoquer une perte de repères temporels, spatiaux et physiologiques par l’immersion physique et mentale du spectateur dans un univers fantastique. L’une des images qui pouvait alors venir à l’esprit est celle d’une sorte de gouffre, ou de tunnel lumineux et sonore, tel qu’il a pu être décrit dans les fameuses expériences de mort imminente. Aux deux extrémités symboliques de ce tunnel, Joachim Montessuis a convoqué deux mystères fondamentaux. Le premier, celui de la matrice originelle des rituels de procréation et d’immolation, a été identifié au sacrifice humain. A ce sujet, il a même été envisagé que les premiers rois auraient été des rois morts, auxquels on aurait progressivement substitué l’animal sacrificiel. A l’autre bout du tunnel entre en scène le Bardo. Ce guide des voyageurs dans les autres mondes a pour fonction d’enseigner l’art de mourir, d’initier les rites destinés à exorciser, consoler et fortifier le mourant et surtout, à la préparer aux expériences de la mort en évitant les pièges des autres mondes. Dans une troublante triangulation transculturelle et transhistorique, Joachim Montessuis a su réveiller, “transversaliser” et réinventer un processus sociobiologique et mental matriciel de la civilisation humaine.
Pascal Pique
Extrait du catalogue AFIAC 2007 + SI AFFINITE TRANS-RITUELS 1

PORNOISE#2 – Galerie Le Dojo – Nice

Thursday, March 15th, 2007

PORNOISE#2 is an art event proposed by Joachim Montessuis after an invitation from la galerie Le Dojo.

http://www.le-dojo.org/expositions/07_indisciplines/07_Montessuis.html

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INDISCIPLINES
UN PRINTEMPS 2007 AU DOJO
15 mars – 26 mai

INDISCIPLINES SCENE 1 : LA POESIE
JEUDI 15 MARS : PORNOISE#2
soirée de poésie sonore expérimentale
(dans le cadre du 10e Printemps des Poètes)

20 h : son/voix/bruitismes et théorie des supersupercordes : transversalités
conférence de Joachim Montessuis

Quels sont les rapports possibles entre la poésie, le son, le bruit, les arts visuels, les nouvelles technologies, la science et la spiritualité ? Comment encore et toujours envisager une expérience globale entre tradition et expérimentation artistique, refusant les catégorisations ?

21h30 : COMPOST (comment ovuler)
Lucille Calmel, Antoine Boute, Joachim Montessuis,
performance spatialisée pour 3 voix, ordinateur, guitare, compost digital et transes

performance spatialisée pour 3 voix, ordinateur, guitare, compost digital et transes
performance/lecture/corps/son/voix/ordinateur/guitare/bruit/neutre/trance/
depuis les matières et relations générées sur les listes de diffusion internet “compost_23” et “cu_cu_clan” / ces listes en tant qu’espace de mises en relation d’écrits, images et sons / poésie monstre, sexe et crashée / façons et absences variées et jeux d’êtres à soi aux autres / ces matières (principalement des textes) seront “éditées” ici et là maintenant / c’est-à-dire dispersion de pages afin d’ouvrir un espace à la performance / un espace dans lequel vont se rencontrer trois voix + quelques corps afin d’agir salir agglomérer et par extrême condenser différents langages, douces retenues et disparitions / laisser-aller de cervelles en feu et/ou intestins qui démangent, le making-off (recomposez celà si vous voulez) / la performance consistant en la violente venue de cette rencontre.
Opérant avec différents enjeux, constructions et (non)règles organiques / conduite détruite par onanismes, duels et en-communs / 27 minutes ou beaucoup plus


EROS:AGAPE
Séance de massage collectif et installation dispositif multi-écrans de Joachim Montessuis
jusqu’au 26 mai
Installation sonore, visuelle et tactile intégrant 2 vidéos, des séances de massages collectifs et des capteurs interactifs.
Le propos de cette installation est de transmettre la réalité psychique et sensible, la fluidité de la relation physique entre les corps, bien réelle dans la relation affective entre deux personnes mais toujours tronquée dans la profusion des images pornographiques. Loin de toute volonté de représentation pornographique ou d’avilissement de la personne, la vidéo tend à montrer et à magnifier ce que l’on ne voit que trop rarement avec une représentation ouverte et décomplexée, à savoir le sexe amoureux et joyeux dans ses circonvolutions poétiques. Une invitation à la réflexion sur la place et la valeur du sexe dans notre société, à l’ère de sa marchandisation et une proposition destinée à questionner notre propre rapport à l’amour et à nos systèmes de croyances et de fonctionnement.
Mais avant tout, EROS:AGAPE est une partition poétique, un espace tactile d’eros et de massages, une errance au cœur de la carte du tendre, à partager et à méditer.

 

 

LA MER DANGEREUSE

Wednesday, July 12th, 2006

took place in two parts :

LA MER DANGEREUSE, part1
07.07.2005 : Le Plateau , Paris
Live-Installation
Drones, sonic wandering, infrabass and neons : trip into the “map of tender” draw in 1654 (allegory representation of an imaginary country called “Tender”). La Mer Dangereuse (the dangerous sea) is the sea that leads to the “unknown lands”.
Drones, errances soniques, tapis d’infrabasses et néons grésillants pour un voyage au coeur de la carte de tendre (représentation topographique et allégorique d’un pays imaginaire appelé “Tendre”, gravure de 1654) : La Mer Dangereuse est l’espace à franchir afin d’arriver aux “terres inconnues”, territoires vierges de l’eros imaginaire.

 

 

 

LA MER DANGEREUSE, part2
20051108 > 20051210 : Galerie Lara Vincy, Paris
exhibition + catalogue/audio CD

dévernissage : performance vox/ordirature live sound puppetry
éventuellement intitulée “Ocean Of Sexdrops”, mais aussi “La Forêt Vierge”
ou bien encore “Séquence animalières des appeaux de Pau”
ou “Lingua des black birds bruitistes et autres sangliers furieux”
petit appel des vivants de la société tertiaire

GALERIE LARA VINCY
47 RUE DE SEINE
75006 PARIS


 

cartedutendre200dpi
carte de tendre
, gravure du XVIIè

ERRANCES 1993 -2005

Friday, November 11th, 2005

book catalogue 32 pages full color + audio CD
published by Galerie Lara Vincy and Erratum Musical
available on METAMKINE for 12 Euros
also available via PAYPAL on erratum.org
erratum-at-erratum.org, for 12 Eur (Europe) or 15 Eur (International)

 

or for FREE in digital format. 177MB Zip file -all mp3’s+PDF

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01 / erratum / 06:04 / 1993
02 / 08042005 / 05:25 / extrait / 2005 – enregistrement live à Marseille
03 / Eros is eros is eros / 15:53 / 2005 – extrait
04 / soho / 04:49 / 2000
05 / M.U.S.H. / 00:47 / 2004 – extrait
06 / yak / 01:20 / 1994 – extrait
07 / cutupelieu / 02:55 / 1995
08 / messagier / 04:45 / 1994
09 / tearing & shouting / 04:27 / 1999
10 / erotos / 06:29 / 2001
11 / nierica / 09:28 / 2000
12 / 29112004 / 10:33 / 2004 – extrait du concert enregistré à Strasbourg avec les moines Tibétains de Gomang Monastery
TOTAL TIME 74:23

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

DIS-PATCH festival – Dis-solutions – Belgrad

Wednesday, October 6th, 2004

2004_dis_solutions1

STRANGE ATTRACTORS

Saturday, October 19th, 2002

LAN party project, Station Arts electroniques – Rennes 2002 – controlled streaming feedback performance between Rennes and Strasbourg (with collaboration of LaBoiteBlanche). With the collaboration of France Telecom Research & Development who provided dedicated strong experimental codecs for the video stream.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Les usages mis en scène

Le copiage, l’enregistrement, le collectage, la captation … sont donc autant de pratiques en soi, autant de dynamiques opératoires, existant pour elles-mêmes : ce n’est pas tant le résultat qui compte mais la création d’un « bloc », d’un « entre deux » toujours en action. Elles peuvent être également des sujets à part entière : des sujets artistiques, mais aussi des sujets d’observation (pour l’ethnologue, le sociologue), nous y reviendrons plus tard. Pour ce qui est des sujets artistiques, prenons deux exemples : Joachim Montessuis, jeune artiste « transmédia », et le « le double solo » Kasper T Toepliz et Atau Tanaka.

En 2002, Joachim Montessuis a créé « Strange Attractors night », installation vidéo expérimentale et performative qui s’actualise à la fois sur la scène « réelle » et dans l’espace « virtuel » du Web en créant un écho, une rémanence à la fois visuelle et sonore :

Il s’agit d’une collaboration active se basant sur un processus d’échange de flux de données sonores et visuelles comme trame initiale : deux concerts publics sont à l’œuvre simultanément (Montessuis à Rennes, Lucas à Strasbourg), et se nourissent l’un l’autre via un système de « streaming on line » en boucle : chacune des parties émet et reçoit en temps réel un flux audiovisuel via Internet. Ce flux permanent se nourrit progressivement lui-même […] dans un processus de recréation permanente d’un phénomène en train de se défaire lui-même : cet espace feedback en perpétuel mouvment est dynamique, d’une intensité et d’une complexité croissante.

Les spectateurs entourés de plusieurs écrans et filmés par des caméras vidéos. A la manière d’un V’J, J. Montessuis retravaillait ces images de spectateurs en les insérant dans des flux d’images créés par lui-même. Cet ensemble d’images sans cesse renouvelées était diffusé en direct sur un écran dans la salle, de telle sorte que les spectateurs avaient une vision immédiate et locale des images produites in situ, une sorte de boucle locale. Un autre écran vidéo diffusait ces mêmes images streamées en temps réel, les images transitaient par le serveur Web. La juxtaposition de ces deux écrans devaient rendre visible un double décalage : un décalage temporel entre le direct vidéo et le temps réel de l’Internet, et un décalage visuel entre une image vidéo non codée et une image vidéo encodée pour être streamée. La volonté artistique initiale était de confronter ces deux temporalités et ces deux types : d’abord pour montrer que le temps réel est un temps différé et, ensuite, que l’image perdait en qualité. Ces différentes alterations temporelles, visuelles, et sonores, devaient devenir une « matière » à la manière de l’esthétique Pixelvision (pixelisation de l’image, alteration des couleurs, perte de qualité des détails, etc.). Les défaut techniques devenaient encore une fois des qualités artistiques.

Bien évidemment, c’était sans compter sur la compétence des ingénieurs spécialisés mais surtout sur leur volonté de créer les conditions techniques maximales pour réduire le décalage temporel de 10 secondes à un temps très proche du direct, ainsi que pour obtenir une image de meilleure qualité possible. Lors des tests, la différence escomptée entre écran local et écran virtuel devenait quasiment inexistant ! A l’issue de ces essais techniquement concluants, le travail artistique de Montessuis s’est alors orienté encore plus radicalement vers un feed-back visuel (les caméras vidéos filmant l’écran des images streamées) et sonore (une boucle sonore entre Rennes et Strasbourg, entre les deux artistes connectés via Internet) pour pouvoir mettre en œuvre cette matière numérique résultant de dégradations, de larsens, de décalages qui allaient, et ce fût le cas, déclencher un chaos visuel et sonore régulé, contrôlé par l’artiste. Le dispositif incluait aussi la possibilité aux Internautes de visualiser ces images depuis un site Internet, « ex situ ».

Une double efficacité, contradictoire dans ses objectifs, a donc été mise à l’épreuve dans cette co-production : d’une part la volonté des acteurs artistiques de jouer sur les défauts du Web (les artistes et les chefs de projets de l’opération) et celle des acteurs techniques de montrer le savoir faire de l’opérateur Télécom (les ingénieurs mais aussi les responsables commerciaux). Cette expérience ponctuelle, quasi expérimentale dans le sens où elle a servi à tester les nouvelles techniques de streaming, a permis de constater que les deux déterminismes en jeu, l’un social, l’autre technique, ont finalement abouti à une œuvre où les ingénieurs souhaitaient rendre invisible, quasi-transparent, le dispositif technique (encodages, serveurs, réseaux, débits, etc.) et l’artiste, au contraire, le rendre visible, audible, quasi tangible. Deux types de métaphore étaient alors en jeu : d’un côté le flux-technique réel « transporte » les données le plus rapidement et fidèlement possible, la métaphore est alors prise dans son sens le plus littéral (métaphore en grec signifie « transport ») et, de l’autre côté, un flux-technologique esthétique auto-réflexif (technê-logique) qui se donne à voir pour ce qu’il est, la métaphore est dans ce cas à prendre dans son sens contemporain : une représentation imagée et symbolique. Ces deux métaphores créent deux déterritorialisations contradictoires : l’une déterritorialise la scène réelle vers l’actualité du virtuel (le décalage presque inexistant entre l’image locale et l’image actualisée sur le réseau Internet), l’autre déterritorialise l’image que le réseau produit de lui-même en l’actualisant sur la scène réelle. Cette expérimentation relève d’une esthétique du web, esthétique dans le sens grec, c’est-à-dire la création d’une expérience sensible. Rendre sensible, faire sentir au spectateur un écho imaginé du web, rendre tangible la métaphore du flux des données.
Emmanuel Mahé